Mutuelle Entrain, engagée et mobilisée

L’État continue ainsi de transférer des coûts du régime obligatoire sur la part complémentaire

Chaque année, les administrateurs sont confrontés à un véritable casse-tête pour limiter au maximum les augmentations de cotisations.

Si le maintien d’une tarification au plus juste est une priorité de chaque instant à Mutuelle Entrain, les solutions à même d’y parvenir sont toujours plus difficiles à trouver.

Vous n’êtes pas dupe puisqu’un récent sondage de la Mutualité Française montre que 8 français sur 10 sont inquiets de l’avenir de la protection sociale et près de 4 sur 10 se déclarent même très inquiets.

Un pessimisme confirmé par 75% d’entre nous, persuadés que le reste à charge pour le malade va continuer d’augmenter alors que nous n’étions que 60 % à le penser en 2021.

Le fait est que nous ne sommes pas décideurs de tout ce qui constitue et donc impacte le montant de la cotisation mutualiste.

Déjà, nous vous le répétons depuis de nombreuses années, les taxes sont restées à leur niveau le plus haut malgré les demandes de retrait que les mutuelles adressent régulièrement aux différents gouvernements.

Un taux établi à 14,07%, soit 2 mois de cotisations, alors que les hamburgers demeurent taxés à 5%.

A quoi est venu s’ajouter ces dernières années le 100% santé, remettant en cause les équilibres entre prestations servies et cotisations encaissées.

Ce dispositif, non concerté avec les complémentaires santé, demeure plébiscité par les assurés sociaux car il garantit un accès à des soins et des équipements à tarifs maîtrisés, sans reste à charge, en optique, audioprothèse et dentaire.

Il comporte néanmoins un inconvénient de taille : son financement est assuré à 80% par les complémentaires santé et cela a été totalement tu par le gouvernement : les assurés sociaux n’ont donc pas compris que cela allait être à leur charge.

Au premier semestre 2022, le coût du 100% santé s’élevait à 1,573 milliards d’Euros dont 1,23 à la charge des complémentaires santé soit un impact de 7% sur les cotisations en année pleine.

L’État continue ainsi de transférer des coûts du régime obligatoire sur la part complémentaire.

Pour 2024, le financement de la protection sociale va souffrir des mêmes maux puisque le gouvernement de Madame Borne affiche comme postulat de départ la recherche d’économies à hauteur de 10 et 15 milliards d’euros.

Vous l’aurez compris, une grande partie de ces décisions aura comme conséquences directes l’augmentation considérable des cotisations pour l’ensemble des complémentaires santé, le gouvernement préférant solliciter le budget des organismes complémentaires plutôt que celui de l’État en argumentant que les cotisations pourraient ne pas augmenter si les mutuelles réduisaient leur frais de gestion….

Une vieille rengaine.

Nos frais de gestion sont extrêmement contraints et servent en quasi-totalité à financer le fonctionnement de la mutuelle.

Beaucoup d’efforts ont été consentis et des pistes d’amélioration, que nous travaillons, demeurent mais les limites de l’exercice sont atteintes : en dessous de celles-ci la qualité du service rendu s’en trouverait dégradée.
Cette année sera aussi celle de l’augmentation des franchises médicales qui passeront de 0,50 cts à 1 € par boite et de 1 à 2 € par consultation, mais attention : les complémentaires ne prenant pas en charge ces forfaits, les assurés sociaux le paieront directement de leur poche.
Alors, pourquoi ne pas s’attaquer aux exonérations de cotisations sociales non compensées, qui sont passées de 26,4 milliards d’euros en 2012 à plus de 77 en 2023 ?

Ou encore relever l’objectif de dépense de l’Assurance Maladie qui fixe les moyens supplémentaires attribués à la sécurité sociale pour l’année à venir ?

2024 verra le fameux ONDAM, qui définit le budget de l’Assurance Maladie Obligatoire et des Hôpitaux, fixé à 3,5% alors même que l’inflation flirte avec les 5%.

Nous savons déjà qu’un déficit va s’opérer. Les solutions mises en avant par nos dirigeants politiques incitent toujours les autres à faire des efforts, rarement l’État.
Mais récemment, le gouvernement a tout de même échoué dans sa tentative visant à convaincre les distributeurs de vendre le carburant en dessous du prix coûtant, autrement dit de vendre à perte.

Nous ne sommes désormais plus les seuls à dire qu’il est toujours facile d’être généreux avec l’argent des autres !

Même si nous ne pouvons, seuls, atténuer les effets de la politique menée actuellement ou les conséquences liées à l’inflation, nous continuerons de nous efforcer à maintenir une mutuelle solidaire, accessible et toujours au plus près de vos attentes.

« Agir ensemble pour notre santé » est plus que jamais d’actualité.

En vous remerciant de votre confiance,

Bien cordialement,

OLIVIER TECHEC, Président de Mutuelle Entrain